Frédéric Epineau, producteur de lait dans l’Orne, succède à Jean-Michel Yvard à la présidence de l’Organisation des producteurs Lactalis Grand Ouest (OPLGO). L’occasion, aussi, de rappeler l’âpreté de la mission des OP.
« Loin de battre en retraite, l’année 2021 s’annonce évolutive pour OPLGO. Las d’exposer ses responsables, le conseil d’administration a confié sa gouvernance à un ensemble de personnes, dont chacune devra mener à bien la mission dont elle est en charge, sous le contrôle du nouveau président, Frédéric Epineau . OPLGO reste un groupe soudé, prêt à porter les valeurs qui l’ont fondée », souligne un communiqué du 3 février. « Une des premières missions pour 2021 sera de trouver un compromis avec Lactalis pour la signature d’un accord-cadre équilibré sans en renier les valeurs. Il faudra acter une formule de fixation du prix du lait rémunératrice de façon à redonner confiance aux producteurs, et répondre aux enjeux de renouvellement des générations. »
« Considérant que la qualité du lait reconnue doit être rémunératrice, OPLGO veut privilégier la qualité à la quantité, permettant ainsi aux producteurs de répondre aux attentes des consommateurs en s’impliquant dans la montée en gamme s’ils veulent en tirer profit. Dans cette vision de la valorisation du lait, la gestion des volumes en partenariat avec les acheteurs devient une évidence. Par ailleurs, OPLGO reste active au sein de différentes structures telles que POPLait (AOP territoriale du Grand Ouest) et France OP Lait (syndicat d’OP). »
Le dur combat du responsable d’OP
« En France, la mise en place des OP s’est effectuée de façon désordonnée ; les OP ont dû faire avec des contrats individuels rédigés par les acheteurs et signés par les producteurs en 2011. Aujourd’hui, on voudrait croire que la seule volonté de s’organiser entre producteurs suffit », interpelle Jean-Michel Yvard. « Les producteurs ont du mal à imaginer à quel point les responsables d’OP sont sollicités et même maltraités ; il est vrai que les résultats des OP tardent à se concrétiser mais l’organisation collective n’est pas du goût de tout le monde. Des producteurs refusent d’adhérer à une OP, jouant ainsi le jeu des industriels. Certains espèrent les faveurs de leur acheteur, d’autres, plus défaitistes, pensent le changement impossible. Restent alors les producteurs engagés, convaincus et surtout disponibles pour, à la fois, négocier avec les industriels, informer les adhérents, interpeller les pouvoirs publics sur une filière en déclin, contrairement à ce qui est affiché. »
BC
A télécharger :
Liste des OP lait (ministère de l’agriculture, janvier 2021)
Liste des associations d’OP lait (ministère de l’agriculture, janvier 2021)
Tableau de bord hebdomadaire des produits laitiers (FranceAgriMer, 5 février 2021)