Le faisceau trayeur est un passage obligé pour la quantité mais aussi la qualité du lait, rappelle l’Institut de l’élevage (Idele).
« Tout savoir sur les faisceaux trayeurs » : tel était le thème d’une visioconférence(1) proposée le 25 novembre dernier dans le cadre du salon Capr’Inov, qui n’a pas pu se tenir en raison du contexte sanitaire. Marine Minier (Idele) a rappelé qu’une traite de qualité se doit d’être « rapide », « complète » et de ne pas occasionner de problèmes sanitaires. « En limitant les entrées d’air pendant la traite, vous contribuez au bon écoulement du lait et au bien-être de l’animal trait. De plus, cela évite d’interrompre la traite et de contaminer le lait avec des saletés ou des bactéries. Quelques fonctions peuvent contribuer à limiter les entrées d’air : en début de traite, les valves automatiques de faisceau(2) ; en cours de traite, les valves automatiques de faisceau ou les clapets de fermeture automatique(3) ; en fin de traite, les systèmes de coupure du vide, les dispositifs de dépose automatique ou les clapets de fermeture automatique. » Attention toutefois à ce qu’un défaut de nettoyage ne conduise pas à un encrassement des capteurs et à un dysfonctionnement des systèmes de dépose automatique, avertit Jean-Louis Poulet (Idele).
Deuxième point d’attention : les consommables. Dans les élevages, continue Marine Minier, le caoutchouc est généralement privilégié car il est moins cher et moins déformable, mais sa longévité est inférieure à celle du silicone qui présente par ailleurs plusieurs avantages : son caractère translucide permet de repérer un engorgement ou de visualiser l’écoulement du lait ; il est aussi plus résistant à la température et aux produits chimiques. Une remarque générale : il ne faut pas associer deux matériaux différents sur un même poste.
Respecter les préconisations
La spécialiste de la traite caprine appelle aussi à respecter les recommandations des fabricants et à renouveler les consommables après 2 500 traites (caoutchouc) ou 5 000 traites (silicone), sous peine de favoriser des entrées d’air plus fréquentes, un mauvais maintien du manchon sur le trayon et, partant, une contamination des trayons. Une analyse à la loupe binoculaire de manchons trayeurs en caoutchouc montre l’apparition de craquelures, pas forcément visibles à l’œil nu, surtout au-delà de 3 750 traites, le dépôt d’amas de matières de plus en plus denses avec le temps, un aplatissement et une déformation du matériel.
Troisième point d’attention : les orifices calibrés, positionnés sur les gobelets ou sur la griffe, qui maintiennent la consommation d’air dans les limites fixées par les normes. Ils permettent une co-circulation de l’air avec le lait et fluidifient son écoulement vers le lactoduc, mais aussi le retour à un vide moins élevé au moment de la dépose. Marine Minier recommande de « vérifier quotidiennement qu’ils ne sont pas bouchés ». Un outil de test, le VaDia, mesure le vide en quatre points du faisceau trayeur pendant la traite et montre, en cas d’engorgement, une très forte augmentation de l’amplitude du niveau de vide qui peut avoir un impact sur le trayon.
BC