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Les écarts de performances s’accentuent

CerFrance Poitou-Charentes a présenté une synthèse des bilans comptables de son portefeuille d’éleveurs caprins adhérents. Retour sur cette présentation et sur les trois axes qui se sont dégagés. 

 

IDÉE #1 : LES ÉCARTS S’ACCENTUENT

La synthèse des résultats comptables de CerFrance Poitou-Charentes témoigne d’un creusement des écarts entre les élevages les plus et les moins performants. Ainsi, le quart supérieur de l’échantillon (les élevages les plus efficaces) affiche un produit de 180 000 € par unité de main-d’œuvre (UMO) contre 120 000 €/UMO pour le quart inférieur. Si l’on se concentre sur le résultat, cet écart est encore plus significatif. Les plus performants dégagent un résultat de 68 000 €/UMO contre 3 000 € pour le groupe en queue de peloton. Cela signifie que certaines exploitations peuvent facilement payer les annuités, rémunérer le travail et dégager une marge de sécurité alors que pour d’autres la situation est fragile…Cet écart s’explique notamment par des différences importantes de productivité de la main-d’œuvre. Les leaders produisent ainsi 174 000 l/UMO contre seulement 100 000 litres de lait pour les autres. Les plus performants élèvent plus de chèvres (181/UMO contre 133 pour les autres), produisent plus de lait par chèvre (960 litres contre 740). Le coût alimentaire est mieux maîtrisé et les exploitations sont plus performantes sur les cultures de vente. « Ces résultats interrogent sur la main-d’œuvre dans les élevages du quart inférieur. Sans doute y trouve-t-on l’équivalent d’une demi-unité de main-d’œuvre en trop ? », souligne Michel Debernard, consultant au CerFrance Poitou-Charentes. L’expert rappelle au passage que les élevages en difficulté n’ont pas vocation à rester dans le quart inférieur et que la mise en place d’un plan d’action permet de gagner en performances. 

 

IDÉE #2 : ALIMENTATION ET MÉCANISATION REPRÉSENTENT 60 % DES CHARGES

CerFrance Poitou-Charentes a ensuite  enquêté sur le prix d’équilibre des élevages. Au niveau des charges, les experts constatent que les charges alimentaires et la mécanisation représentent 59 % du total ! La mécanisation pesant pour 17 % des charges et l’alimentation pour 42 %. Le bâtiment ne représente que 6 % et la main-d’œuvre 14 %. Ils ont ensuite repris les prix de revient des élevages adhérents en prenant comme hypothèse une rémunération équivalente à deux SMIC. Là encore, les écarts entre les élevages sont importants, avec un prix qui varie de 444 € à 816 €//1000 litres. Ainsi, l’élevage le plus efficace dégage une marge dès que le prix du lait dépasse les 444 €/1000 litres. À l’inverse, le moins performant n’arrive à équilibrer ses charges que si le lait est payé plus de 816 €/1000 litres. 

 

IDÉE #3 : LA PERFORMANCE EST MULTIFACTORIELLE…

Les experts du CerFrance Poitou-Charentes ont voulu savoir s’il existait un lien entre le prix de revient et tel ou tel critère technique pour tenter d’expliquer la performance économique. Au final, aucun lien entre la performance économique et un critère particulier n’a pu clairement être établi, que ce soit le coût alimentaire, le lait produit par chèvre ou encore la taille des élevages. La route vers la performance économique reste donc complexe à appréhender et ne peut pas facilement se résumer. 

Erwan Le Duc 

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