La FNSEA, l’APCA et EDF ont signé, mardi, une Charte de développement des projets photovoltaïques au sol qui vise à concilier la production alimentaire, la production d’énergie et la protection du foncier sur le long terme.
La programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) prévoit un quadruplement de la production d’énergie solaire photovoltaïque en France d’ici à une dizaine d’années. EDF, qui ambitionne de détenir 30 % de ce marché, recherche 15 000 ha pour installer des panneaux solaires sur des terrains agricoles. Si un certain nombre de projets montrent qu’il est possible d’installer voire d’abriter des cultures ou des animaux d’élevage sous des installations photovoltaïques, au double bénéfice de la production agricole et d’énergie, ce n’est pas le cas général. La « réversibilité en fin de contrat » constitue un autre enjeu important, a expliqué Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, le 19 janvier en visioconférence.
C’est tout l’objet de la Charte de développement des projets photovoltaïques au sol, négociée depuis deux ans par les trois partenaires, habitués à travailler ensemble sur le maillage électrique du pays : installation de lignes ou d’éoliennes sur le territoire, raccordement au réseau des bâtiments agricoles ou des générateurs alimentés par le biogaz, etc. Bruno Bensasson, PDG d’EDF Renouvelables, assigne deux objectifs prioritaires à cette charte : d’abord une « concertation inscrite dans la durée et le local », ensuite une « coactivité harmonieuse de l’énergie et de l’agriculture ». Celle-ci ne va pas de soi. « Il y a des réticences dans le milieu agricole, qui recherche la complémentarité des deux activités plutôt que leur concurrence », explique en substance Christiane Lambert. Il convient également d’éviter les « effets d’opportunité » dans la mesure où le photovoltaïque au sol « peut rapporter 3 000 €/ha/an », davantage qu’une production agricole, note Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture (APCA). Sur un bâtiment, l’électricité produite par des panneaux solaires peut couvrir « 50 à 100 % de son amortissement », ajoute-t-il.
BC
A télécharger :
Production d’énergie par le solaire photovoltaïque en élevage (Idele, octobre 2020)
Energies renouvelables : les solutions à la ferme (Idele, Cniel, CNE, décembre 2020)