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Les atouts des maïs dentés farineux

Éleveur laitier dans le Morbihan, Nicolas Kermorvan trouve dans la génétique maïs de type denté farineux un fourrage riche en amidon digestible. Il y voit une parfaite association à l’ensilage d’herbe. Sa ration lui assure une production quotidienne moyenne de 32,2 kg de lait sans pathologies métaboliques et avec de solides performances de reproduction.

Adepte de l’agriculture de conservation, Nicolas Kermorvan ne laisse rien au hasard dans sa conduite culturale. Le jeune éleveur met tout en œuvre pour la préservation de la vie du sol. Celle-ci garantit la qualité fourragère et contribue à favoriser une solide productivité laitière et une bonne santé des vaches. C’est l’histoire du cercle vertueux. Si la quête de Nicolas est assez simple à expliquer, elle se révèle difficile à mettre en œuvre. « Je suis en quête de simplicité. La ration distribuée aux vaches n’a rien de compliqué : ensilage d’herbe, ensilage de maïs, des minéraux, du sel, du lithothamne et du tourteau de soja » précise l’éleveur. Les vaches valorisent bien ces fourrages et produisent une moyenne de 32,2 kg de lait. Aux robots, elles reçoivent également un concentré de production, du tourteau et pour les meilleures laitières du monopropylène glycol d’origine végétale. « Chaque année, l’efficacité de ma ration se joue au niveau de la qualité d’ensilages d’herbe. Je conduis les prairies comme une culture à part entière. J’y apporte le plus grand soin possible pour réaliser 5 coupes. Les deux premières servent à p

roduire de l’ensilage et les deux dernières sont enrubannées. Côté maïs, je pars avec plus de certitudes. ». L’éleveur a longtemps cherché un type de maïs complémentaire à cette base fourragère. « L’essai réalisé à la ferme de Grignon sur les maïs dentés farineux m’a incité à essayer ce type de génétique. L’herbe apportant de l’énergie sous forme de sucres, il me fallait trouver un complément apportant une énergie plus lente à digérer, une forme d’amidon ‘by-pass’ pour que la panse de mes vaches fonctionne correctement. Je l’ai trouvé avec la génétique dentée farineuse. Dès la première année, j’ai constaté des évolutions positives. En premier lieu, les épis étaient plus longs, il y avait plus de grains. J’ai également gagné un rendement en matière sèche. Aussi depuis 4 ans, je sème des hybrides de la gamme m3 de Pioneer. Pour autant, mes maïs n’ont pas perdu en matière de digestibilité de la fibre. » Ce changement de génétique maïs a également permis à l’éleveur de ne plus apporter ajouter de l’orge dans la ration. Auparavant, il en distribuait un kilo par vache et par jour. Ces céréales sont désormais vendues à l’extérieur. 

Plus de souplesse

La conduite culturale des hybrides de type corné farineux a peu évolué par rapport à celle des autres variétés de maïs cultivées par l’exploitant. « Le maïs constitue ma tête d’assolement. Je le sème derrière des couverts de végétaux (mélange de phacélie, d’avoine et de radis) non récoltés ou derrière des prairies. Dès le 1er avril, j’apporte du fumier qui est enfoui superficiellement à l’aide d’un outil à disques. Cela permet de mélanger le fumier aux restes des couverts tout en préservant les racines des plantes. Ces dernières facilitent l’entrée de l’eau dans le sol et évitent. Trois semaines après, j’applique du lisier et je travaille le sol en profondeur à 30 cm avec un outil à dents. Dans les zones où le sol est plus tassé, je n’hésite pas à aller plus en profondeur pour favoriser l’entrée d’air et la vie microbienne. Ensuite, place à la herse rotative. Je sème à 95 000 pieds/ha. J’apporte également 80 kg de 18-46. Pour le désherbage, j’interviens en post-levée au stade trois feuilles. En matière de récolte, j’ai gagné en souplesse dans l’organisation de mes chantiers. Là où mes voisins visent 32 % de matière sèche, je vise 34 à 36 %. Je surveille les grains et dès qu’il n’y a plus de lait dans les grains, j’estime que l’ensilage doit être effectué. Ce stade plus avancé me permet de récolter un maïs avec de l’amidon moins fermentescible. En général, j’ai un décalage de 15 jours par rapport à mes voisins. L’entrepreneur est donc plus disponible pour réaliser mon chantier ». Côté réglage, il demande à l’entrepreneur de serrer le plus possible les rouleaux de l’éclateur afin de bien éclater les grains. Les analyses des maïs m3 se distinguent par des taux en matière sèche plus élevés et plus d’amidon.

Un maïs vecteur de production laitière

Depuis la mise en place de ces hybrides, l’éleveur a noté une progression de la production laitière de son cheptel. « Les génisses démarrent à plus de 40 kg de lait ! ». Si la ration est plus riche en amidon, la santé de ses vaches ne s’est pas dégradée. « Comme indiqué dans le suivi de BCEL Ouest, le coût sanitaire est estimé à 5,95 €/1 000 litres. Je constate dans ce rapport que les deux élevages les plus performants sur ce critère sont adeptes de génétique maïs dentée farineuse ». Parallèlement, l’EARL des Lys comptabilise peu de boiteries et peu de mammites. La situation sanitaire est sous contrôle. À ceci s’ajoutent de solides performances en reproduction. Le taux de réussite en première IA atteint 65 % . L’IVV est à 372 jours et il faut 1,4 paillette pour obtenir une fécondation.

Erwan Le Duc

Cet article est un extrait de la version publiée dans l’Officiel de l’ensilage, édité par DFI Presse en collaboration avec Grands Troupeaux Magazine

A téléchargerLes maïs grains 2020 pour l’alimentation animale (Arvalis, FranceAgriMer, 12 février 2021)

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