Le résultat moyen s’est établi à 31 800 € par actif non salarié en plaine, après 30 700 € en 2018 et 32 100 € en 2017.
« Pour la plupart des systèmes laitiers de plaine, le revenu estimé en 2019 est parmi les plus favorables de la dernière décennie », constate l’Institut de l’élevage (Idele) à partir des données Inosys Réseaux d’élevage (1). « Par rapport à 2018, on peut parler de stabilité : les évolutions des produits et des charges se sont neutralisées en termes de revenu. La légère augmentation des chiffres d’affaires, grâce principalement à des livraisons en hausse et un prix du lait qui gagne quelques euros, a été annihilée par la progression quasi équivalente de l’ensemble des postes de charges. En revanche, les systèmes bio de plaine et ceux des montagnes et piémonts du Sud subiraient des baisses. Pour les premiers, le revenu perd 3 100 € par unité de main d’œuvre exploitant (UMO ex), mais reste d’un bon niveau . La baisse est moindre pour les seconds (-700 €/UMOex) mais leur résultat courant demeure extrêmement faible et d’un niveau nettement inférieur aux meilleurs des dix derniers exercices. Deux années consécutives de sécheresse y sont pour beaucoup. »
« En 2019, on assiste à une quasi-reconduction des revenus de 2018 sans qu’on puisse pour autant parler de stabilité des différents postes de produits et de charges que certains éléments, conjoncturels ou exceptionnels, ont contribué à faire varier. On notera ainsi en 2019 l’entrée en vigueur du nouveau zonage des ICHN (2) qui bénéficie à un certain nombre d’exploitations tandis que d’autres, amenées à sortir du dispositif, ont perçu une dotation 2019 amputée de 20%. De même, beaucoup d’élevages impactés par la sécheresse ont été contraints de réaliser des achats compensateurs onéreux mais pourront parfois bénéficier d’aides calamités. »
Le bio « particulièrement sensible aux aléas climatiques »
« De ce fait, on constate des évolutions de produits et de charges qui globalement, en 2019, se neutralisent en termes de revenu. À titre d’exemple, les systèmes de polyculture élevage ont souvent bénéficié de rendements grandes cultures à la hausse mais ont été pénalisés en contrepartie par des prix de vente plus faibles. Ils ont également livré plus de lait (+1,6%) qui a été mieux valorisé (+10 €/1000 l), mais cela s’est neutralisé par les hausses conjoncturelles et exceptionnelles des charges. Au final, la variation de revenu estimée entre 2018 et 2019 sur ces systèmes n’est pas significative (+400 €/UMOex, à 42 200 €), comme pour les systèmes laitiers spécialisés de plaine (+1 100 €/UMOex), les systèmes mixtes lait-viande (+700 €/UMOex à 34 300 €) et ceux des montagnes et piémonts du Sud (-700 €/UMoex). Les systèmes AOP de l’Est font exception. Épargnés par les aléas climatiques, portés par un prix du lait toujours en hausse (+14 €/1 000 l) et des livraisons croissantes (+3,4%), la hausse des revenus y est significative (+3 500 €/UMOex à 33 400 €). »
« Les systèmes de production de lait bio sont particulièrement sensibles aux aléas climatiques. Tout déficit fourrager coûte extrêmement cher, soit en achats compensateurs, soit en pertes de production. L’Est, fortement représenté dans notre échantillon Inosys, vient de subir sa deuxième sécheresse consécutive. La faible hausse de prix du lait, le recul des livraisons, l’absence d’avance de stock et des achats onéreux pèsent fortement sur les évolutions de revenu de l’ensemble du groupe. »
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(1) Cette base nationale réunit environ 450 exploitations laitières « choisies pour couvrir la diversité des systèmes bovins français. Elles sont reconnues pour leurs dimensions et leurs performances technico-économiques au-dessus de la moyenne des exploitations françaises », précise l’Idele dans un communiqué posté le 30 mars 2020 sur son site internet.
(2) Les indemnités compensatoires de handicap naturel (ICHN) font l’objet d’une circulaire du 23 mars 2020.
A télécharger :
Le revenu des exploitations bovins lait en 2019 (Idele, 30 mars 2020)
Le revenu des exploitations bovins viande en 2019 (Idele, janvier 2020)