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La traçabilité des viandes perfectible

Une enquête de la DGCCRF révèle un « taux d’anomalies de plus de 30% » dans le respect des règles d’étiquetage et de traçabilité des viandes bovine, ovine, porcine et de la volaille.

Au cours de l’année 2018, la Direction générale de la consommation, de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) a contrôlé 1 926 établissements (grandes et moyennes surfaces, boucheries, grossistes, ateliers de découpe et de transformation, abattoirs, éleveurs pratiquant la vente directe, restaurants) et réalisé près de 2 150 actions de contrôle portant essentiellement sur l’étiquetage et la traçabilité des produits. « Le taux d’anomalies s’élève à plus de 30% », indique la DGCCRF dans un résultat d’enquête publié le 6 août. Par suite, 164 procès-verbaux administratifs ou pénaux ont été dressés, 214 suites administratives engagées et 951 avertissements notifiés aux opérateurs. La DGCCRF annonce qu’elle reconduit en 2020 ses contrôles de l’origine des viandes.

Francisation et allégations abusives

« Quel que soit le mode de distribution, les enquêteurs ont relevé des anomalies concernant l’origine nationale (des cas de « francisation »), des allégations relatives aux races, des messages quant à l’origine régionale des animaux, et des signes de qualité utilisés de manière abusive. Dans près de 40% des établissements contrôlés, les actions visant à vérifier la conformité aux règles d’origine et le respect des règles de traçabilité ont donné lieu à des suites (avertissements, injonctions, procès-verbaux). »

« Dans les boucheries traditionnelles et les rayons boucherie des grandes et moyennes surfaces (GMS), les enquêteurs ont constaté l’absence fréquente de la mention d’origine, notamment pour la viande de veau. Dans la plupart des cas, dès lors que l’origine des animaux est française, les professionnels s’abstiennent d’indiquer l’origine de la viande. Dans les rayons en libre-service, les pré-emballages mentionnent bien l’origine des viandes ainsi que le potentiel de tendreté. Toutefois, sur celui-ci, de fréquents manquements ont été relevés. De même, dans les linéaires de la grande distribution, il n’est pas rare de constater la présence d’affiches publicitaires promotionnelles approximatives, voire trompeuses. »

Manque de professionnalisme

« Dans le cas des GMS, chaque enseigne dispose de son propre logiciel de gestion de la traçabilité. Au sein d’une même enseigne, les procédures peuvent ne pas être appliquées uniformément. Les enquêteurs ont constaté que parfois : les responsables des rayons boucherie ne savent pas analyser les données enregistrées ; il n’existe pas d’autocontrôles des procédures de traçabilité ; ni les mentions d’étiquetage (numéro de lot, numéros d’agrément) ni la cohérence des lots ne sont vérifiées ; les erreurs de saisies lors de l’enregistrement des lots à l’arrivée ou au moment de l’emballage ne sont pas détectées ; les personnels ne sont pas formés. »

« Lorsque des manquements sont constatés dans les procédures de traçabilité des viandes, cette traçabilité ne permet plus d’assurer la loyauté de l’information fournie au consommateur, les caractéristiques alléguées n’étant pas garanties », explique la DGCCRF. « Les professionnels doivent être conscients des enjeux liés à la mise en place de procédures de traçabilité fiables dans leurs établissements. A cet égard, les enquêteurs ont constaté que les établissements qui respectent aujourd’hui parfaitement ces procédures sont ceux qui ont précédemment été contrôlés et invités à se mettre en conformité. »

BC

A lire également :

Le nouveau cahier des charges Limousin label rouge (30 juillet 2020)

Le tableau de bord hebdomadaire des viandes (FranceAgriMer, 14 août 2020)

Les contrôles des denrées susceptibles de contenir des OGM (DGCCRF, 8 juillet 2020)

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