Dernières nouvelles

La chèvre Poitevine, une race tout-terrain

À la Barre-de-Monts (Vendée), Soizic Cosson et Corentin Barbier valorisent les espaces naturels du Marais breton-vendéen grâce à un élevage 100 % extensif, composé de chèvres poitevines et de vaches maraîchines. 

Vachement Salée, c’est le nom que Soizic Cosson et Corentin Barbier ont donné au Gaec en 2022, lors de la fusion de leurs activités. Un petit troupeau de chèvres poitevines pour la transformation fromagère, une vingtaine de vaches maraîchines, « belles et très maternelles », ainsi que l’exploitation d’un marais salant offrent une gestion diversifiée des ressources du Marais breton-vendéen. Eau de pluie, eau et sol salés se mêlent pour faire naître une végétation typique que ces deux races rustiques savent parfaitement valoriser. « Nous disposons de prairies naturelles, riches en graminées, avec un peu de trèfle et une herbe très intéressante, riche en minéraux », détaille Corentin Barbier. « Ce mixte donne un super foin.»

100 % d’herbe
Au printemps, « l’efficacité alimentaire est bonne. Les chèvres nettoient les prés. Ensuite, ça devient un peu grossier. Elles trient les repousses en juillet et font beaucoup de refus en août », raconte Soizic. « C’est peut-être ce qu’il faudrait modifier dans notre système », reconnaît Corentin. « Les chèvres arrivent sur des parcelles hautes et gaspillent. Il faudrait certainement faucher l’herbe très tôt pour avoir du regain et plus de lait. » Cette conduite herbagère est parfois contrariée par la météo et le trop plein d’eau. Mais la chèvre Poitevine est une race tout-terrain. « C’est pour cela que nous l’avons choisie. Elle mange de l’herbe verte gorgée d’eau et tout se passe bien, y compris au niveau parasitisme. » Les prairies naturelles du Gaec sont classées en Maec (mesures agro-environnementales). Le principe imposé d’un pâturage tardif « n’est pas contraignant » puisque la présence de l’eau dans les prés retarde souvent l’entrée des bêtes. La nouvelle PAC « durcit les règles pour les éleveurs du bocage vendéen qui ne faisaient que de la fauche ». Ils ont désormais l’obligation de protéger les roselières, les berges, et d’avoir un pourcentage de pâturage dans le marais. « C’est une avancée », approuve Corentin.

Les roselières, une ressource fourragère
L’eau, fil conducteur du paysage, a participé à la renaissance d’une ressource fourragère dont les chèvres raffolent : les roselières. « Lorsque j’ai repris la ferme en 2017, des canalisations évacuaient l’eau vers les fossés », raconte Soizic. « Nous avons, au contraire, fait des bâtards d’eau pour la garder. Au niveau de la végétation, ça a tout changé ». Mangées par les ragondins, victimes d’un surpâturage et d’une mauvaise gestion des niveaux d’eau, les roselières avaient peu à peu disparu. « Un tas d’espèces leur sont inféodées.» Les chèvres y ont accès seulement fin août. « Avec l’année pluvieuse que nous avons eue, les roselières sont encore plus vertes, et donc plus appétentes ». Dans ce marais au caractère bien trempé, la capacité d’adaptation de la race Poitevine a fait ses preuves. « Nous ne sommes pas déçus ! »

NB

Lisez également

Un aperçu de la diversité de la filière caprine !

Au menu du numéro de décembre 2024, Élevages Caprins Magazine vous offre un aperçu de la diversité de la filière caprine !  Agriculture biologique, grands troupeaux, élevage conventionnel, transformation fromagère, modèle familial... Cette filière se distingue par la pluralité de ses pratiques et son dynamisme.