Le marché de l’alimentation biologique a crû de 10,4 % en 2020, le nombre de fermes bio de 12 %.
L’engouement pour l’agriculture bio et ses produits ne se dément pas, montrent les chiffres annuels dévoilés, le 9 juillet à Paris, par l’Agence bio. A la fin 2020, la France comptait 53 255 exploitations bio ou en conversion, soit 5 994 ou 12 % de plus que l’année précédente. Les cinq premiers mois de 2021 montrent la poursuite et même une légèrement accélération de la dynamique de conversion, indique Philippe Henry, président de l’Agence bio. La bio représente désormais 12 % du nombre d’exploitations, 18 % de l’emploi agricole et 9,5 % de la SAU (soit 2,55 millions d’hectares), au terme d’un doublement des surfaces en cinq ans.
Le marché de l’alimentation bio a progressé de 10,4 % en 2020 pour atteindre 13,2 milliards d’euros, et représente 6,5 % des dépenses alimentaires des Français. Si, l’an passé, les progressions les plus spectaculaires en bio ont concerné la bière (+ 33 %) ou les surgelés (+ 30 %), les viandes bovine ou porcine ont progressé de 11 %. « Le bio se mange à 96 % chez soi », ce qui souligne en creux le potentiel de la restauration hors foyer, note Laure Verdeau, directrice de l’Agence bio. Le drive a doublé sa part de marché (6 %) en 2020, porté, comme l’ensemble de l’alimentation, par la crise sanitaire. Les importations, stables en pourcentage, totalisent un tiers du marché. Mais beaucoup moins en lait ou en viandes, deux filières dans lesquelles la production française représente 98 % et 95 % respectivement du marché.
« La bio remonte au nord »
Le programme Ambition bio 2022 envisageait 15 % de la SAU convertie à cette date. On n’y sera pas mais Philippe Henry reste optimiste pour l’avenir. Les 340 millions d’euros par an inscrits au plan stratégique national (PSN – Pac 2023) devraient permettre d’accompagner la conversion des 400 000 à 450 000 ha par an (250 000 ha par an ces dernières années) nécessaires pour atteindre 25 % de bio d’ici à 2030 dans l’UE, comme prévu par la « Stratégie de la ferme à la table » adoptée l’an passé par la Commission européenne. Il se félicite aussi que les retards de versement des aides bio constatés ces dernières années aient été régularisés.
Le président de l’Agence bio ne se montre pas plus inquiet des « signes de ralentissement » observés dans les filières de l’œuf ou du lait biologique par exemple. Ce sont, selon lui, des phénomènes d’ajustement récurrents depuis 25 ans, qui n’ont pas cassé la dynamique d’ensemble. Il préfère souligner que la France est « en bonne voie » en matière de protéines végétales (12 % de protéagineux bio, 5 à 6 % de céréales bio). Dernière « bonne nouvelle : la bio remonte au nord », dans des zones plus souvent à fort potentiel agronomique.
BC
A télécharger : Les chiffres annuels de la bio (Agence bio, 9 juillet 2021)