En Nouvelle-Aquitaine, l’élevage est en perte de vitesse. Pour enrayer ce déclin, Soléo Développement, entité associant le Crédit agricole et la coopération agricole au sens large, apporte un soutien multiforme à l’installation d’éleveurs. Audrey et Romain Verrier, nouvellement installés dans les Deux-Sèvres, en ont bénéficié et témoignent de l’intérêt de la démarche.
Depuis le 1er janvier 2022, Audrey et Romain Verrier ont changé de vie. Finie la région parisienne. Ces néoruraux, désormais “jeunes agriculteurs” (JA), se sont installés dans le département des Deux-Sèvres. Ils succèdent à Gilles et Catherine Amiot sur la commune de Chey. « Nous venons tous deux d’univers extérieur au monde agricole, rappelle Romain. Je travaillais dans une SSII (société de services en ingénierie informatique) et Audrey était éducatrice spécialisée.» Lassés par la vie parisienne, ces deux citadins décident de déménager et d’allier vie au grand air et lien avec les animaux. Les périodes de confinement successives n’ont fait que confirmer le bien-fondé de leur choix. Pour eux, l’élevage représente la meilleure façon de concilier leur projet de vie et leur vie professionnelle. Ces deux jeunes ont passé un brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole au Lycée agricole de Mel (Deux-Sèvres). Leur élevage abrite 320 chèvres et compte 55 ha dont une trentaine en prairie. Le lait, livré à la Fromagerie des Gors, sert à la production de Chabichou et de Mothais-sur-Feuille. Côté alimentation, les chèvres pâturent à la belle saison. Lorsque la météo ne leur permet pas de sortir, elles bénéficient d’un affouragement en vert. En hiver, place à une ration sèche, à base de foin de luzerne notamment. Le tiers des chèvres est inséminé. Après des recherches approfondies, ce jeune couple a fini par rencontrer Gilles et Catherine Amiot, désireux de faire valoir leur droit à la retraite et à la recherche de repreneurs.
UN SUIVI TECHNICO-ÉCONOMIQUE
« Le Crédit agricole a soutenu notre projet et nous a proposé d’être accompagnés par Soléo Développement, précise l’éleveur caprin. Plusieurs modalités étaient envisageables. Nous avons retenu le suivi technico-économique. Compte tenu de notre parcours professionnel, nous manquons d’expertise en technique et en élevage. Grâce à cet accompagnement, nous rencontrons plusieurs fois par an des experts qui nous aident à suivre un tableau de bord pour s’assurer que les performances de notre élevage sont bien conformes à nos objectifs initiaux. Avec cette approche, nous nous sentons plus en sécurité. De plus, en raison de mon expérience professionnelle passée, cette méthode de suivi de projet me parle et me rappelle ce que j’avais l’habitude de mettre en place ».
Soléo Développement regroupe le Crédit Agricole, Terra Lacta, Ocealia, la Caveb, Alicoop, Sèvres et Bel, ainsi que la pépinière de chevrettes Clochard. Pour en bénéficier, un éleveur n’a pas besoin d’adhérer à l’ensemble de ces structures. Seule une adhésion à l’une d’elles suffit. Soléo Développement peut notamment apporter une caution bancaire ou prendre part, sur une durée limitée, au capital social de l’élevage. L’entité se veut un facilitateur d’installation et peut permettre de trouver une issue favorable à des dossiers complexes. Un éleveur, soigné pour un cancer, a ainsi pu bénéficier de la caution bancaire de Soléo en vue de l’obtention d’un prêt.
Erwan Le Duc