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43 pistes pour réduire la facture énergétique

Un tout nouveau rapport de l’Ademe (1)Agriculture et efficacité énergétique – formule de nombreuses propositions pour diffuser les bonnes pratiques et réduire les dépenses des exploitations. Nicolas Tonnet, chercheur à l’Ademe, en a dévoilé les principaux enseignements le 28 février au SIA.

Nicolas Tonnet, chercheur à l’Ademe (photo ci-contre), a dévoilé, le 28 février au SIA, le rapport « Agriculture et efficacité énergétique ». Sa première partie est consacrée à un « état des lieux ». Avec 4,5 millions de tonnes équivalent pétrole (tep) par an, la consommation d’énergie de l’agriculture représente 3% de la consommation totale d’énergie de la France et une facture d’environ 3,2 milliards d’euros. Les trois quarts de l’énergie consommée proviennent du pétrole, essentiellement sous forme de carburant (69 % de la dépense énergétique globale). Les bâtiments d’élevage représentent 18% des besoins totaux, dont 11% pour ceux abritant des herbivores. En termes d’émissions de gaz à effet de serre (GES), le secteur agriculture-forêt représente environ 20% des émissions nationales.

Refroidissement du lait et automatisation

« Avec en moyenne 13 000 € hors taxes en 2015, pour une consommation d’énergie de 14,5 tep/an, soit 170 MWh, la facture énergétique constitue une charge économique non négligeable dans les exploitations agricoles », souligne le rapport. « Dans un contexte où les prix de l’énergie sont prévus à la hausse, la poursuite de la diffusion des solutions d’efficacité énergétique en agriculture est une réelle nécessité pour limiter la dépendance des exploitations à ces fluctuations. » C’est l’enjeu de la 2e partie du rapport, qui aborde les techniques à la disposition de la ferme France. Le rapport en identifie 43 – dont 5 relatives aux bâtiments d’élevage des herbivores – et précise le potentiel d’économie d’énergie associé : pré-refroidisseur de lait (-40%), récupérateur de chaleur du tank à lait (-70%), tank à lait du futur (-80%), automatisation du paillage (-50%), automatisation de l’alimentation (-40%).

Produire 3 fois plus d’énergie à la ferme

Deux scénarios de diffusion de ces techniques économes en énergie ont été étudiés. Le scénario tendanciel, basé sur la diffusion des meilleures technologies disponibles, pourrait permettre, à production constante, une réduction de la consommation globale d’énergie du secteur agriculture de 17% en 2035 et 26% à l’horizon 2050. Le scénario volontariste, basé sur la Stratégie nationale bas carbone, permettrait une réduction de la consommation d’énergie du secteur de 23% en 2035 et 43% à l’horizon 2050. A conditions, toutefois, de « soutenir l’investissement et le changement des pratiques agricoles », souligne Nicolas Tonnet. Selon le chercheur, l’agriculture française pourrait par ailleurs « multiplier par trois sa production d’énergie d’ici à 2050. A cet horizon, 250 000 à 300 000 exploitations pourraient être impliquées dans la production d’énergie, toutes filières confondues, au lieu de 50 000 aujourd’hui. »

BC

(1) Ademe : Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie

A télécharger : Agriculture et efficacité énergétique (Ademe, 28 février 2019)

A visionner : La transition énergétique dans l’agriculture (colloque Inra, 28 février 2019 au SIA)

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