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35 € la tonne de carbone

La Caisse des Dépôts et La Poste vont financer les programmes de réduction des émissions de gaz à effet de serre présentés par 391 éleveurs bovins (lait et viande).

Marie-Thérèse Bonneau, vice-présidente de la FNPL et présidente de France Carbone Agri Association (qui assure la gestion du label national bas-carbone pour le compte des filières d’élevages ruminants), a annoncé, au Salon de l’agriculture, les résultats du premier appel à projets déposé, en décembre 2019, au ministère de l’écologie. Résultat : 22 collectifs réunissant 391 producteurs de lait ou de viande bovine ont été retenus. Une évolution de leurs itinéraires techniques devrait leur permettre de réduire leurs émissions de dioxyde de carbone (CO2) de 71 000 tonnes sur cinq ans. En contrepartie, ils percevront 35 € par tonne de CO2 non émise : la moitié de la somme devrait leur être versée entre la 2e et la 3e année du programme, le solde au bout de cinq ans, une fois vérifié que les objectifs ont été atteints. Les systèmes déjà très vertueux auront la « possibilité de faire reconnaître l’existant » pourvu qu’ils démontrent qu’ils se distinguent, en termes d’émissions, de la moyenne de la zone pour les systèmes équivalents, a encore précisé Marie-Thérèse Bonneau.

La Caisse des Dépôts et Consignations et le groupe La Poste ont accepté de financer ce premier appel à projets. D’autres entreprises et collectivités locales sont pressenties pour la suite. Sur l’ensemble de l’année 2020, environ 800 producteurs de lait ou de bovins viande devraient entrer dans la démarche, prévoit Jean-Baptiste Dollé, qui coordonne les actions bas-carbone à l’Institut de l’élevage. Déjà 13 000 éleveurs de bovins, soit 15 % d’entre eux, ont fait un diagnostic, voire engagé des actions en réduction des émissions de gaz à effet de serre.

2 100 € par an à gagner

La grande diversité des situations rencontrées sur le terrain a permis d’identifier une quarantaine d’actions correctives (1). Elles portent essentiellement sur la gestion du troupeau (avancement de l’âge au 1er vêlage pour réduire le nombre d’animaux improductifs), son alimentation (mise en culture de prairies multi-espèces riches en protéines pour réduire l’achat de concentré), la gestion des déjections animales et des engrais, la consommation d’énergie, l’implantation de haies pour fixer le carbone (notre photo), etc.

La ferme bovine moyenne française est en mesure de réduire de 14% ses émissions de CO2 sans bouleverser son fonctionnement, soit d’environ 300 t sur cinq ans, estime Jean-Baptiste Dollé. A 35 € la tonne de CO2 non émise, cela fait 10 500 €, soit 2 100 € par an. Et ce n’est pas tout. La démarche bas-carbone implique aussi d’évaluer les performances des différents ateliers de la ferme. En ce sens, « elle sert aussi de comptabilité analytique », souligne Marie-Thérèse Bonneau.

BC

(1) voir en pages 10 et 11 du document CarbonAgri à télécharger ci-dessous.

A télécharger :

Méthode CarbonAgri pour élevages bovins et grandes cultures

Les émissions de méthane entérique des bovins (Institut de l’élevage)

A lire également : Moins de méthane contre rétribution (21 juin 2019)

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